Fifampitsinjovana. Ce mot peut résumer le point de presse de la porte-parole du Président de la République et non moins directrice de la communication au sein de la Présidence, hier au Palais d’Etat d’Iavoloha. Lova Hasinirina Ranoromaro a notamment parlé de la situation politique dans le pays marquée par les agissements "d'une minorité qui tente de planter les germes de troubles dans le pays en profitant des difficultés de la population".
Madagascar, dit-elle, subit également les contrecoups d'un contexte international peu favorable, conséquence selon ses propos du conflit en Ukraine. "Une situation dont certains osent profiter pour des raisons politiques", déplore-t-elle, affirmant que "la population malagasy n'a pas besoin d'une nouvelle crise". L'ancienne Dircab reprend les propos d'observateurs qui soutiennent qu'une nouvelle crise ne réduira pas les prix du carburant et ne remplira pas les paniers de la ménagère.
Lova Hasinirina Ranoromaro insiste par ailleurs sur le fait que le Président de la République Andry Rajoelina a été élu de manière démocratique par la majorité lors d'un scrutin accepté par tous et en présence des observateurs internationaux. Une manière pour elle de répondre aux revendications de la tenue d'une concertation nationale. "L'Etat ne refuse pas la discussion si cela est pour l'intérêt de la population ", rappelle la porte-parole du Chef de l'Etat, prenant les exemples du colloque national sur le foncier ou encore la conférence nationale pour l’autosuffisance alimentaire.
Zéro tolérance
"Cependant, si c'est pour des calculs politiques destinés à implanter des crises, l'Etat n'aura aucune tolérance", insiste Lova Hasinirina Ranoromaro, qui appelle à regarder la population avant tout. Elle appelle à ne pas se laisser influencer par ceux qui veulent des troubles et à se focaliser sur le travail. La période actuelle nécessite un "fifampitsinjovana", autrement dit à veiller les uns sur les autres, en cette période particulièrement difficile.
En une vingtaine de minutes, Lova Hasinirina Ranoromaro a fait un tour d'horizon de l'actualité, en passant notamment par les récentes descentes menées par le Président de la République dans les Régions, durant les deux derniers mois, à la rencontre avec les représentants des institutions de Bretton Woods avant-hier, en passant par la hausse du coût de la vie, consécutive à la hausse des prix du carburant et celui des transports.
Ainsi toujours dans ce souci de "fifampitsinjovana" et dans l'objectif d'améliorer la qualité de services et de professionnaliser les transports publics, de nouveaux bus modernes et aux normes seront importés, annonce la porte-parole du Président de la République. 1 000 bus seront ainsi importés avant la fin de l'année 2022. Des véhicules qui seront adaptés aux routes de la Capitale et ayant une capacité de 25 personnes assises et 25 debout, selon les précisions.
Toujours dans ce même état d’esprit, la directrice en charge de la communication de la Présidence appelle les opérateurs et les commerçants à ne pas gonfler leurs prix, surtout en ce qui concerne les produits de première nécessité. "Nous traversons une crise internationale, à laquelle il faudra une réponse multilatérale. Nous avons besoin de la solidarité de chacun pour affronter et traverser cette période", insiste-t-elle. Des sanctions sont annoncées contre les opérateurs tentés de profiter de la situation actuelle.
Recueillis par L.A.